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Carlos Saura, regards d'un cinéaste

Carlos Saura est l'un des plus grands réalisateurs espagnols mais l'exposition prend le parti pris original de se centrer sur sa première vocation. Enfant baignant dans un univers culturel déterminant (mère pianiste, frère peintre), il découvre la photographie à 17 ans et réalise sa première exposition à la Real Sociedad Fotographia de Madrid l'année d'après. Devenu reporter très vite et très jeune pour certains journaux français, il s'intéresse de plus en plus au cinéma et s'inscrit, en 1952, à l'Instituto de Investigaciones y Estudios Cinematográficos.

Si l'exposition s'intéresse uniquement à ses photographies, elles ne peuvent être vu sans le prisme de sa carrière de réalisateur. Photographe ou cinéaste, Carlos Saura est avant tout un artiste marqué par l'histoire de l'Espagne, du franquisme à la movida. Il a su accompagner son époque, se faire le témoin des mutations profondes qui se sont jouées en l'espace de trente ans et proposer un travail de mémoire rendu difficile par la censure mais indispensable.

Dans cette exposition, comme dans ces films, il y a deux Carlos Saura, il y a le photoreporter et le passionné de musique ibérique comme il y a deux Espagne, celle de la dictature et celle de la démocratie. Une scénographie en deux temps également puisque les deux époques sont présentées dans deux salles distinctes.

Ces premières photos en argentique des années 50 montrent une société traditionnelle et pauvre. Le grand marché aux puces du Rastro à Madrid avec les vieilles marchandes de lingerie, les scènes de rues où le vendeur de loterie appate le chaland, les enfants qui mendient, les courses de taureaux. Toute cette vie sous l'étroite surveillance de la « guardian civil ». Un peuple, jeunes et vieux, hommes et femmes, opprimé par la dictature franquiste, les sourires sont absents, les gestes semblent figés et les vêtements sévères. Dès le départ, Carlos Saura témoigne en faveur des marginaux. Ainsi Los Golfos (Les voyous, 1959), son 1er long métrage traite le probleme de la delinquance juvénile à travers le quotidien d'une bande de jeunes desherités en quête d'argent dans une société qui porte encore les stigmates de la guerre civile et qui n'a rien à offrir aux jeunes générations.

Dans l'ordre d'apparition : El pan a secas, Novillada en La Zarzuela (Cuenca), Vista del Rastro,. El charlatán I, Niños pidiendo limosna @Carlos Saura/Circulo del arteDans l'ordre d'apparition : El pan a secas, Novillada en La Zarzuela (Cuenca), Vista del Rastro,. El charlatán I, Niños pidiendo limosna @Carlos Saura/Circulo del arte
Dans l'ordre d'apparition : El pan a secas, Novillada en La Zarzuela (Cuenca), Vista del Rastro,. El charlatán I, Niños pidiendo limosna @Carlos Saura/Circulo del arteDans l'ordre d'apparition : El pan a secas, Novillada en La Zarzuela (Cuenca), Vista del Rastro,. El charlatán I, Niños pidiendo limosna @Carlos Saura/Circulo del arteDans l'ordre d'apparition : El pan a secas, Novillada en La Zarzuela (Cuenca), Vista del Rastro,. El charlatán I, Niños pidiendo limosna @Carlos Saura/Circulo del arte

Dans l'ordre d'apparition : El pan a secas, Novillada en La Zarzuela (Cuenca), Vista del Rastro,. El charlatán I, Niños pidiendo limosna @Carlos Saura/Circulo del arte

Trente ans plus tard, l'homme nous propose un tout autre visage de son pays, celui des danseuses de flamenco. Franco est mort, le processus démocratique est en marche et amène avec lui un renouveau culturel et artistique, la movida. En passionné de danse et de musique, Carlos Saura va, dans ses films et ses photos, rendre hommage à la scène chorégraphique espagnole. Loin de l'oppression des années de dictature, les corps se libèrent, la sensualité longtemps censurée par le pouvoir peut enfin s'exprimer. Véritable comédie musicale, Carmen (83) suit les vicissitudes d'une troupe de danseurs qui décide de monter l'opéra de Bizet en ballet, puis viendra le triptyque Flamenco (1995), Tango (1997), Fados (2007).

Lola Flores en un ensayo para Sevillanas (1991) @Carlos Saura/Circulo del arte

Lola Flores en un ensayo para Sevillanas (1991) @Carlos Saura/Circulo del arte

Bande-annonce du film Tango en 1997

Par le thème de la politique et celui de la musique, les photos et les films de Carlos Saura nous plonge dans l'Espagne d'hier et d'aujourd'hui. En montrant des œuvres quasiment inconnues du grand public (en France en tout cas), l'exposition dévoile une autre facette d'un réalisateur reconnu internationalement et primé dans les plus grands festivals qui met ses productions artistiques au service de son pays et de sa culture !

Galerie Xenon en partenariat avec Circulo Del Arte, Barcelone

Jusqu'au 28 décembre 2013

Du mardi au vendredi de 14h à 19h

Galerie Xenon, 16 ter rue ferrère 33000 Bordeaux

Tag(s) : #Expos
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